Detective Dee : les origines

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Le troisième volet des aventures du Detective Dee, après LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTÔME et LA LEGENDE DU DRAGON DES MERS, arrive sur les écrans français ! Il n’est cependant pas nécessaire d’avoir vu les deux premiers opus pour apprécier LA LEGENDE DES ROIS CELESTES, emmené pour la troisième fois par le flamboyant et prolifique cinéaste et producteur hong-kongais Tsui Hark.

Authentique magistrat et homme politique qui vécut en Chine, au VIIème siècle avant JC, sous la dynastie des Tang[1] puis de l’unique impératrice régnante Wu Zetian, l’extraordinaire capacité de déduction de Di Renjie (狄仁杰 , pinyin : Dí Rénjié) le rendit célèbre de son vivant, si bien qu’il entra dans les annales judiciaires chinoises. En Europe, il est plus connu sous le nom du Juge Ti, grâce au diplomate et sinologue néerlandais Robert van Gulik, qui traduisit un roman du XVIIIème siècle le mettant en scène : Dee Gong An (pinyin : Dí gōng àn, en français : Trois affaires criminelles résolues par le juge Ti), publié en 1949. Il écrivit et publia par la suite lui-même une quinzaine d’ouvrages basés sur des récits fictifs mettant en scène les enquêtes du juge Ti. Après la mort de Robert van Gulik, d’autres auteurs, parmi lesquels le Français Frédéric Lenormand, ont poursuivi l’écriture de ses aventures. En 2010, le film DETECTIVE DEE : LE MYSTERE DE LA FLAMME FANTOME, présenté au Festival du Film de Venise, est consacré à ce personnage, suivi en 2013 du prequel LA LEGENDE DU DRAGON DES MERS, qui relate les aventures du jeune détective Dee.

A propos du réalisateur : né au Vietnam en 1950 de parents chinois, Tsui Hark se passionne très tôt pour le cinéma et tourne des films 8mm dès l’âge de 10 ans. Il déménage à Hong Kong avec sa famille à l’adolescence puis part étudier le cinéma aux Etats-Unis. Il retourne à Hong Kong en 1977 où il fait ses débuts à la télévision locale avant de réaliser son premier film en 1979, The Butterfly Murders. Très vite, Tsui Hark se distingue par son appétence pour une audace visuelle mêlant les genres et repoussant les limites du cinéma local, ce qui ne tarde pas à le classer parmi les figures de proue de la « Nouvelle Vague » hongkongaise. En 1983, pour le film Zu Warriors from the Magic Mountain, Tsui Hark n’hésite pas à faire appel à des techniciens et cascadeurs de Hollywood, avant de lancer en 1984, avec Nansun Shi (son épouse jusqu’en 2014), son propre studio, Film Workshop. C’est ainsi qu’ils produiront des films devenus cultes tels que Le Syndicat du Crime (1986) et The Killer (1989) de John Woo, qui lanceront la mode des films de triade, ou Histoire de Fantômes Chinois (1987) de Ching Siu-tung qui fera de même avec les films de fantômes, ou encore The Swordsman, porté au crédit de King Hu, et bien sûr The Blade, réalisé par Tsui Hark lui-même, qui repopulariseront le wu xia pian, film de sabre, emprunté au genre littéraire wuxia[2], mettant en scène les aventures, dans la Chine antique, de héros experts en arts martiaux et épris de justice. Tsui Hark est enfin connu pour la série cinématographique Il était une fois en Chine (1991-1997), dont il a réalisé les six volets dans un langage visuel caractéristique et qui traduisent sans équivoque son engagement politique et sa vision de la Chine –son rapport à l’Occident et à l’envahisseur, quel qu’il soit.
Tous ces films contribueront par ailleurs à faire d’acteurs tels que Chow Yun-fat, Leslie Cheung ou Jet Li de véritables stars internationales.

Chen Bijun

[1] La dynastie Tang (618-907) est l’une des périodes les plus florissantes et fascinantes de l’Histoire de la Chine. Les arts, en particulier la poésie et la littérature, les techniques d’impression (notamment sur bois), mais également les sciences humaines (géographie, philosophie, astrologie) ont particulièrement prospéré et contribué à élargir les connaissances des érudits de l’ère Tang.

[2] 武侠, pinyin : wǔxiá ; littéralement : « héros-guerrier ou chevalier martial », xiá (侠) signifiant « héros », « chevalier », « redresseur de torts » et wǔ (武), « militaire » ou « martial » ; on traduit généralement l’expression par « chevalier errant ».

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